la catastrophe écologique
La chaîne France 2 a diffusé au journal de 20h00 de samedi une interview d'Olivier de Tinguy le PDG de la SPSE, la société du pipeline sud-européen; le responsable de la-dite société a déclaré "Nous nous engageons à nettoyer le site. Et nous n'allons pas le faire nous-mêmes, nous allons le faire sous le contrôle et en partenariat avec le parc de la Crau, puisque c'est eux les gestionnaires de cette réserve, et c'est eux qui vont nous dire ce qui doit être fait, et c'est eux qui nous diront quand on aura fini."
Une déclaration claire et que la SPSE va devoir respecter à la lettre si elle ne souhaite pas que son image en pâtisse; reste à savoir si l'irréparable n'a pas été commis et comment il sera possible de restaurer la qualité du sous-sol en ne réutilisant pas les matériaux qui ont été extraits. On peut penser que cette quantité de déblais sera recyclable et qu'elle ne sera pas déversée telle-quelle dans un coin du département en catimini comme celà a été pratiqué par des entreprises dans un passé pas si lointain.
Il semble quand même que la SPSE ait fait preuve de laxisme en n'assurant pas un contrôle efficace de ses tuyaux; ils seraient contrôlés tous les dix ans ( ce qui doit faire partie du cahier de charges de l'époque...il y a + de 50ans )mais plus le temps passe et plus les contrôles devraient être rapprochés par exemple tous les 5 ans, voir moins, car les contraintes imposées à ces matériels doivent être énormes du fait de la pression exercée par les fluides transportés, de leurs propriétés corrosives etc... et aussi du fait des 2 mètres de remblais qui les recouvrent.
Certes à l'époque ou ce pipeline a été enfoui, les préoccupations en matière d'écologie étaient quasiment proches de zéro, c'était dans les années 1958 à 1962; c'est cette dernière année que cette énorme canalisation est devenue opérationnelle.
D'un côté on a économisé une pollution et des risques d'accidents avec un traffic plus réduit par le simple fait que ces hydrocarbures sont transportés par un tuyau et non pas par trains ou par camions mais d'un autre côté et on le vérifie maintenant, il y a des risques inhérents au système mis en place.
Monsieur de Tinguy l'a déclaré:
"On exerce une activité risquée, et on s'attend à ce genre de chose. La justice déterminera si c'est une faute ou un impondérable. En tout cas, nous sommes sincèrement désolés de ce qui est arrivé, et nous ne repartirons pas du site sans nous être assurés de sa dépollution totale. C'est ce que nous avons dit à la secrétaire d'État à l'Écologie."
Cette prise de conscience devrait en principe faire redoubler d'attention sur l'état des équipements et le resserrement des contrôles effectués ...
Mais voilà comme d'habitude, ce qui compte ce sont les profits et le plus vite possible quitte à fermer les yeux sur la survenance possible de catastophes écologiques comme celle que connait cette réserve naturelle de grande qualité.
Le pdg de la SPSE s'est dit prêt à assumer les frais d'une catastrophe écologique face à une plainte que la mairie de Saint-Martin-de-Crau a déposé dernièrement.Une initiative de cette collectivité publique qui aura le mérite de bien cerner les dysfonctionnements éventuels dans les procédures (exemple augmentation anormale de la pression pour obtenir un plus gros débit donc une meilleure"rentabilité" des installations et aussi plus de risques de rupture d'une canalisation posée il y a 50ans) et qui maintiendra la pression sur les pétroliers qui sont actionnaires de la société d'exploitation.
J.Barthet
images jpg chantier et station de pompage de la SPSE
Carte du tracé du pipeline, source site Wikipédia
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